Poétesse de l'effacement

 

 

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Du mythe au vertige du mythe : Catherine Andrieu
Catherine Andrieu, "Alors je jouai Antigone à coeur éperdu", Rafael de Surtis Editeur, Cordes sur Ciel, 2023, 36 p., 17 E..
Faisant retour à un certain classicisme poétique, Catherine Andrieu  trouve  de quoi nourrir un double mouvement existentiel entre Eros et Thanatos. Paradoxalement se soumettre aux règles de la versification lui permet d'être plus libre et de s'oser dans le désir même si la maladie et ses enfers demeurent présents.
Existe là une catharsis implicite où âme et corps ne font qu'un. Si bien que même si "une partie de moi fut perdue", l'appel des sens demeure ce qui n'est pas sans entraîner des égarements presque voluptueux quoique marqués sinon de repentance, du moins d'une sorte de culpabilité.
Créative, Catherine Andrieu le reste comme elle s'accroche à son écriture nourrie de peintres (Van Gogh, Gauguin, Dali) et d'écrivains (de Kundera à Robbe-Grillet, de Gide à Cioran ou Duras) qui lui permettent de nourrir autant son âme "monstrueuse" que son regard "clair" à travers sa poésie. Celle-ci montre ce qu'une telle auteure rare et importante  a "dans le ventre" et ne laisse pas placide - tant s'en faut.