"Hawking ; Étoile sans origine" publié en 2018 aux éditions Rafaël de Surtis

 

(Lecture par Daniel Brochard)

 

Avec cette poésie cosmologique*, Catherine Andrieu nous offre une nouvelle exploration. A la manière de l’astrophysicien Stephen Hawking, décédé en mars 2018, l’auteure nous convie à un voyage aux confins des étoiles. Ici l’âme s’émerveille de l’Univers. Les distances infinies effectuées en quelques lignes… Ici l’ambivalence de l’esprit et de la matière, vide et atomes se répondent. Le monde se confond avec la voix : « Je porte mes larmes comme un collier d’aurore ». L’observation est toujours concomitante de l’expression intérieure. C’est la loi de la physique Quantique. L’expérience influence l’observateur et vice versa. L’homme se confronte à un impossible : « Je me cogne comme un oiseau fou aux barreaux de l’être, aux barreaux du monde… » Les interrogations humaines sont sans fin, la science n’éclaire qu’une partie du monde ! Hawking, le savant, se poste devant son miroir, devant des millions d’années-lumière, l’œil au télescope. Comprendre l’univers, c’est se comprendre soi : « Où es-tu, toi mon je ? » Car le cosmos est en nous : « Tu absorbes une partie de la lumière dans ton champ gravitationnel », « Je saigne mes dernières gouttes d’aube… » La Science parle aussi bien de nous-mêmes que des étoiles. Au-delà de la vulgarisation, l’auteure revendique son droit à la rêverie. Car l’Univers ne nous appartient-il pas ? Ne sommes-nous pas tous capables d’être émerveillés ? Les considérations sur l’Univers s’expriment par un dialogue entre les âmes. Les « trous noirs », sortes de gouffres invisibles au cœur des galaxies, sont aussi très présents dans ce long poème… Ne sommes-nous pas un fétu de paille dans ce monde, destinés à disparaître ! Le temps humain, si fragile, si bref n’est rien en comparaison de la force des étoiles ! Ici, la poésie est mise à l’épreuve. Les questions les plus fondamentales sont posées. La poésie s’appropriant le réel, le merveilleux ! Le « rayonnement d’Hawking » devient plus qu’une découverte cosmologique, c’est une source de poème ! Tout comme les océans sont le début de l’évolution, la Science actuelle est le début d’une longue aventure humaine. A travers ce voyage, Catherine Andrieu écrit une ode au merveilleux, mais aussi un chant où l’âme exprime sa souffrance. Le vide du cosmos est propice à toutes les interrogations. « Je suis femme, je suis folle… » Dans cette rêverie, le désespoir n’est jamais très loin. La poésie permet d’éclairer le monde terne et l’âme humaine. Comme cet Univers qui ne cessera de nous questionner… « Tu peux tout imaginer, et faire tous les voyages, Hawking, ghost in the shell… »