Poème
Ce qui pousse dans le silence
Extrait de l'Avant-dire :
Ce que vous allez lire — ou plutôt écouter avec le ventre — ne tient pas de l’exercice poétique. C’est une lente mutation. Une série de métamorphoses qui s’éprouvent plus qu’elles ne se
lisent. Chaque poème est une strate. Et chaque strate, une épaisseur du vivant. On y descend comme on descend dans la terre, non pour y chercher une vérité, mais pour s’y mêler. Car ce qui pousse
dans le silence n’est pas une voix. C’est une présence.
Le livre s’écrit depuis la matière première : l’humus, la bête, la sève, le lait, la perte, le souffle, la nuit. Il traverse les états — de la petite fille aux yeux pleins d’herbe tendre, au
poème qui tremble dans le ventre. Il traverse les règnes — végétal, animal, minéral, astral. Il refuse les séparations. Il dit avec les mains, avec les flancs, avec la gorge. Il dit : « Je ne
suis plus cendre. Je suis souffle dansé. »
Catherine Andrieu, Ce qui pousse dans le silence, Éditions Rafael de Surtis, 2025.
www.rafaeldesurtis.fr